Balade au Suriname (suite3)

Ce matin, dernière conduite à 8h30 et arrivée devant le Consulat.

Pour ne pas me faire remarquer, je m'installe sur le trottoir d'en-face, qui a la bonne idée d'être à l'ombre et j'attends comme madame-tout-le-monde.

Mon voisinage proche est surtout composé de femmes, accompagnées de très jeunes enfants, et un monsieur qui engage la conversation avec une dame plus agée (j'ai même cru qu'ils étaient ensemble !), histoire de détendre l'atmosphère et de faire copain-copain.

Le temps passe, les portes du consulat restent closes. N'y tenant plus, à 9h01 je traverse et me plante devant la grille.

A ce moment-là, tout le monde m'a suivi (un peu chef Alice), mais voilà que le monsieur cité ci-dessus dit à qui veut l'entendre, c'est à dire tous les quidams présents, qu'il est là depuis 7h15 et que donc il est le 1er, et ensuite de mettre tout le restant en rang derrière lui en prenant soin de ne froisser personne et de les mettre par ordre d'arrivée.... Non mais, de quoi je me mêle !

Bon, je me mets derrière quelques personnes (6 devant moi ce n'est pas la mort). Mais j'en vois qui aimeraient bien resquiller quelques places...des métros.

La porte enfin s'ouvre, je me colle à celle qui me précède, non mais je vais pas laisser ma place à des métros qui viennent de descendre de leur voiture, mal garée en plus !

Devant moi commence un balai de surinamiennes (?) qui évidemment n'ont pas rempli leurs papiers, n'ont pas la somme nécessaire.... les métros qui me suivent s'énervent un peu de voir (en tout cas c'est ce qu'ils pensent) les autochtones leur piquer leur place. Fière et avec le sourire, je me retourne vers eux et leur dit :"Ces personnes sont devant le Consulat depuis 7h00 ce matin, vous vous êtes arrivés comme un cheveu sur la soupe !". Je l'ai scotché !

Après 3/4 heure d'attente vient mon tour, j'invente vite un numéro de téléphone de bureau de SG (j'ai oublié mon portable), histoire d'être en règle et la gentille hotesse me fait savoir que dès demain après-midi j'aurai mes 6 visas.

En partant je ne peux m'empêcher de lâcher un énorme soupir de soulagement et une autre gentille métro me lance :"Chanceuse". Ah mais c'est tout de même la seconde fois que je viens....Elle aussi !